Edouard et Louis Lartet

Les papiers scientifiques d'Edouard et de Louis ont été acquis par la section médecine-sciences de la Bibliothèque universitaire de Toulouse vers 1902, pour la plupart lors de l'acquisition de la bibliothèque de Louis Lartet. La quasi-totalité de ces documents ont par bonheur échappé à l'incendie qui a ravagé en 1910 la section médecine-sciences de la Bibliothèque universitaire de Toulouse car ils étaient conservés dans le bureau du bibliothécaire. Pendant les travaux, ils ont été déposés à la section droit-lettres de la bibliothèque, où ils se trouvent toujours actuellement.(Bibliothèque de l'Arsenal, SCD Toulouse 1). Les ouvrages et les brochures ont en revanche tous disparus.


Edouard Lartet

Édouard Amant Isidore Hippolyte Lartet naît le 15 mai 1801 dans la paroisse de Saint Guiraud, aujourd’hui commune de Castelnau Barbarens (Gers). Excellent élève au Lycée impérial d'Auch – Napoléon le récompense lors de son passage en 1808 –, il est bachelier à 18 ans, et part étudier à la Faculté de Droit de Toulouse où il est reçu avocat en 1820. Extraordinaire coïncidence, c'est Georges Cuvier, le plus influent paléontologue de son temps mais alors aussi conseiller d'État, qui signe son diplôme à la place du Ministre de l'Instruction publique. Après avoir effectué un stage pratique à Paris, il revient dans le Gers pour y exercer sa profession d'avocat au château d'Ornézan, propriété familiale. Il effectue alors à Sansan, petit village des environs, ses premières découvertes de fossiles, qui lui vaudront une grande notoriété. En 1840, il épouse Léonide Barrère qui donne naissance à leur fils Louis en décembre. En 1852, soucieux que Louis, qui vient d’entrer au Lycée, reçoive une bonne formation, il s'installe à Toulouse, mais repart deux ans plus tard à Paris.
Dès lors, et pendant les deux dernières décennies de sa vie, Édouard Lartet s'intéresse au problème de l'homme fossile, et poursuit de nombreuses fouilles d’abord dans les Pyrénées puis dans la vallée de la Vézère, en Dordogne. Ces travaux lui offriront une consécration nationale et internationale qui lui vaudra, en 1869, d’être nommé professeur de paléontologie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Il ne pourra cependant pas donner de cours : affecté par des problèmes de santé, il se retire définitivement dans sa ferme de La Bernisse où il meurt le 29 Janvier 1871, jour de l'entrée des troupes de Guillaume Ier dans Paris.

L'homme de Sansan

La carrière scientifique d’Édouard Lartet commence véritablement avec la découverte du site paléontologique de Sansan. En 1833, Joseph Debat, un berger qui exploite la petite métairie du lieu dit Le Campané, lui amène en remerciement de quelques conseils juridiques une dent de Mastodonte. Cette dent provient d'un endroit que les gens du pays ont surnommé "lo camp de los ossos" tant il est fréquent d'y récolter des ossements lors des labours. Curieux, Édouard Lartet se end sur le site et entreprend des fouilles qui livrent très rapidement quantité de fossiles. Dès 1834, il communique le résultat de ses travaux à la Société géologique de France. Modeste, il s'excuse d'utiliser "quelques termes scientifiques sans en connaître toute la portée", arguant que "les débris organiques [sont] un sujet tout à fait étranger à [ses] études primaires". En réalité, Lartet, lors du stage d'avoué qu’il avait effectué à Paris, s’était formé auprès ses maîtres du Muséum national à une discipline alors naissante. Il avait acheté et revendu, sur son modeste budget d'étudiant, les ouvrages traitant de ce sujet, et consacré tous ses loisirs à l'étude de la littérature et des sciences. L'importance des découvertes effectuées à Sansan convainc immédiatement Guizot, ministre de l'Instruction publique, de lui allouer des fonds pour exploiter le site. Au mois de décembre 1836, Lartet fait une découverte qui met en émoi toute la communauté scientifique : une mâchoire de singe fossile. Il l'étudie soigneusement et rend compte de ses travaux à l'Académie des Sciences le 16 janvier 1837. Alors que la notion d'Évolution est ébauchée par le Transformisme de Lamarck, cette découverte arrive à point nommé. Cuvier, décédé trois ans plus tôt, n'avait-il pas affirmé que les singes fossiles n'existaient pas ? Les partisans de l'évolution exultent, les adversaires poussent des hauts-cris. Une commission d'enquête présidée par Henri Ducrotay de Blainville est diligentée. Elle doit se rendre à l'évidence : l' avocat gersois a raison. Si Isidore Geoffroy Saint-Hilaire affirme "La découverte de la mâchoire fossile du singe de M. Lartet me paraît appelée à commencer une ère nouvelle du savoir humanitaire", Lartet enfonce le clou : "l'existence paléontologique de l'homme est une supposition qui n'a rien d'invraisemblable". La chasse à l'homme fossile est véritablement lancée. Pendant une dizaine d'années, Lartet continue à étudier le site de Sansan. Il affronte l'administration pour obtenir des fonds, jusqu'à ce que le site soit acheté par l'État en 1847. Pour extraire les fossiles, il n'hésite pas à tamiser de grandes quantités de marnes durant près de trois ans. Il décrit finalement dans ce gisement de très nombreuses espèces qui représentent différents groupes zoologiques : insectivores, rongeurs, chiroptères, insectivores, carnivores, rhinocéros, suidés, cervidés et bovidés. Parmi les 78 espèces reconnues à Sansan, vingt-sept sont encore valides aujourd'hui (Ginsburg et Bulot, 2000).
Mais l'activité paléontologique de Lartet ne s'arrête pas au seul gisement de Sansan. En 1856, il publie notamment un article sur un primate découvert près de Saint Gaudens, Dryopithecus fontani, qui prendra place pendant quelque temps dans l'ascendance de l'homme et collabore avec Albert Gaudry à l’étude des faunes de Pikermi, en Grèce, et travaille sur le groupe de la famille des éléphants, les Proboscidiens.

Le préhistorien

Dans les années 1860, les centres d'intérêt d'Édouard Lartet se tournent vers la paléontologie humaine et la préhistoire. Depuis longtemps, s’il n'est pas à proprement parler un partisan de l'évolution et de l'origine simienne de l'homme, il croit en l'existence d'un homme très ancien, d’époque tertiaire. Il est proche des positions que défend De Blainville, selon lequel la création originelle est fort ancienne, et l'histoire de la vie relève d’un lent appauvrissement dont témoignent les fossiles. Pour Lartet en outre, les changements observés dans les couches géologiques attestent seulement des différentes migrations des espèces à la surface de la planète.
Lartet ne doute donc pas de l'existence paléontologique de l'homme et en recherche les preuves directes et indirectes. À nombre d'auteurs comme Tournal, on a opposé les problèmes de mélanges de couches dans les grottes. Lartet choisit donc de s'intéresser aux terrains sédimentaires du "diluvium" (c’est ainsi que, par référence au déluge biblique, on nommait alors les couches datant du Pléistocène) que des chercheurs comme Boucher de Perthes, avec lequel il est en contact très étroit, explorent méthodiquement. Alors que ne nombreux savants mettent en doute la contemporanéité des outils lithiques et des fossiles d'espèces disparues, Lartet démontre magistralement que de nombreux ossements portent des traces de découpe réalisées avec ces outils lithiques, maniés de main d'homme. La preuve de l’ancienneté de l’Homme est ainsi faite. Pour autant, Lartet se heurte aux convictions profondes d’Élie de Beaumont, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, qui refuse de publier son article et n'en mentionne guère que le titre dans Les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris. Lartet, furieux, fait paraître le résultat de ses travaux en Angleterre, puis en Suisse, avant qu'enfin ils soient diffusés en France, dans les Annales des sciences naturelles.
Entre temps, Édouard Lartet a souhaité réaliser ses propres fouilles. Il débute en 1860 par la grotte de Massat, en Ariège. Mais c’est avec l’abri d’Aurignac en Haute-Garonne, qu’il commence à explorer en octobre 1860, dix huit ans après la découverte du site par un ouvrier terrassier nommé Bonnemaison, que Lartet va écrire une nouvelle page de la Préhistoire. Il y était venu attiré par les squelettes humains découverts par Bonnemaison, mais ceux-ci ont entre temps disparus (sans doute ont-ils été inhumés dans la fosse commune du cimetière paroissial). En dépit de cette déception, c’est en paléontologue avisé qu’il profite de ses travaux pour établir la première bio-chronologie relative de la période préhistorique. Il la divise en quatre ensembles, caractérisés par des animaux emblématiques, même s’il émet quelques réserves sur ces distinguos stratigraphiques : l’âge de l’ours des cavernes, l’âge de l’éléphant et du rhinocéros (du mammouth et du rhinocéros laineux), l’âge du renne et l’âge de l’auroch. Il faudra attendre les travaux de Gabriel de Mortillet et le développement de la typologie des outillages en pierre et en os pour dresser une vision plus précise de la chronologie préhistorique. Les observations de Lartet à Aurignac seront toutefois reprises ultérieurement et elles serviront notamment à l’abbé Breuil, en 1906, pour caractériser la première culture préhistorique du Paléolithique supérieur, l’Aurignacien.
Par la suite, Lartet se consacre, aux côtés de son ami et mécène britannique Henri Christy, à l’exploration autour des Eyzies-de-Tayac de la vallée de la Vézère, qui révèle au monde des sites majeurs comme Le Moustier, La Madeleine, Laugerie ou Gorge d’Enfer. En 1864, Lartet découvre dans l’abri de La Madeleine une des pièces majeures de l’art mobilier : une gravure de Mammouth sur un fragment de défense du même animal, preuve définitive, s’il en était encore besoin, que l’homme était bel et bien contemporain des espèces disparues. Louis Lartet, fils d’Édouard, est quant à lui chargé d’étudier les restes de l’homme de Cro-magnon, découverts en 1868. Grâce à l’ensemble de ses découvertes et observations, Lartet sera à juste titre considéré comme l’un des principaux fondateurs de cette science nouvelle, la préhistoire, et les collections qu’il lègue à plusieurs institutions, dont le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, resteront longtemps des références incontournables.

F. Duranthon, Ph. Gardère , d’après l’article publié dans : Le Muséum de Toulouse et l’invention de la préhistoire, Ed. du Muséum de Toulouse, 2010

1836-1837 "Annonce de la découverte d’une mâchoire de Singe fossile à Sansan (Gers)". Bulletin de la Société Géologique de France, 1, 8, p. 92-96.
1837a "Note sur les ossements fossiles des terrains tertiaires de Simorre, de Sansan, etc., dans le département du Gers, et sur la découverte récente d’une mâchoire de singe fossile". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1837, t. 4, séance du 16.01.1837, p. 85-93.
1837b "Sur les débris fossiles trouvés à Sansan, et sur les animaux antédiluviens en général. Extrait d’une lettre de M. Lartet à M. Flourens". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1837, séance du 07.08.1837, p. 158-159.
1838 "Considérations sur le Diluvium sous-périnéen. Lettre de M. Lartet à M. Arago". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1838, t. 6, séance du 26.03.1838, p. 377-382.
1845 "Considérations géologiques et paléontologiques sur le dépôt lacustre de Sansan, et sur les autres gisements fossiles appartenant à la même formation dans le département du Gers". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1845, t. 20, séance du 10.02.1845, p. 316-320.
1851 Notice sur la colline de Sansan, suivie d'une récapitulation des diverses espèces d'animaux vertébrés fossiles, trouvés soit à Sansan, soit dans d'autres gisements du terrain tertiaire miocène dans le bassin sous-pyrénéen. (Avec une liste des coquilles terrestres, lacustres et fluviatiles fossiles du même terrain, par M. Noulet, M. l'abbé Dupuy et M. de Boissy). Auch, J.-A. Portes, imprimeur de la Préfecture et libraire, 45 p.
1856 "Note sur un grand singe fossile qui se rattache au groupe des singes supérieurs". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1856, t. 43, séance du 28.07.1856, p. 219-223.
1856 [Avec Gaudry, Albert]."Mémoire sur les résultats des recherches paléontologiques entreprises dans l'Attique sous les auspices de l’Académie". Extrait de : Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, T. 43, séance du 4 aôut 1856, p.318.
1857 "Note sur un huméris fossile d’Oiseau, attribué à un très-grand palmipède de la section des Longipennes". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, séance du 06.04.1857, p.736-741.
1858a "Sur les migrations anciennes des Mammifères de l’époque actuelle". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1858, t. 46, séance du 22.02.1858, p. 409-414.
1858b "Observations de M. Lartet à propos des débris fossiles de divers éléphants dont la découverte a été signalée par M. Ponzi, aux environs de Rome". Bulletin de la Société géologique de France, séance du 21 juin 1858. 2e série. T. XV, p. 564-569.
1859 "Sur la dentition des proboscidiens fossiles (″Dinotherium″, mastodontes et éléphants), et sur la distribution de leurs débris en Europe". Bulletin de la Société géologique de France, séance du 21 mars 1859. 2e série. T. XVI, p. 469-516.
1859-60 "Note sur des os fossiles portant des empreintes ou entailles anciennes et attribuées à la main de l’homme". Bulletin de la Société géologique de France, 1859-60, 2e série, t. 17, p. 492-495.
1860a "Sur l’ancienneté géologique de l’espèce humaine dans l’Europe occidentale". Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences,1860, t. 50, séance du 19.03.1860, p. 599. (texte non publié dans les C.R. Acad. Sc. Par la volonté d’Elie de Beaumont) et Annales des Sciences Naturelles. II. Zoologie, 1860, 4e sér., t. 14, p. 117-122.
1860b "Addition à la Note sur l’ancienneté géologique de l’espèce humaine, présentée le 19 mars 1860" Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1860, t. 50, séance du 23.04.1860, p. 790-791.
1861a "Nouvelles recherches sur la coexistence de l’homme et des grands mammifères fossiles réputés caractéristiques de la dernière époque géologique". Annales des Sciences naturelles. II. Zoologie, 1861, t. 15, cahier n°3, p. 177-253, pl. X-XIII.
1861b "Sur une ancienne station humaine, avec sépulture contemporaine des grands mammifères fossiles, réputés caractéristiques de la dernière période géologique." L’Institut, Journal universel des Sciences et Sociétés Savantes en France et à l’étranger, 1ère section, Sciences Mathématique, Physique et Naturelles, n° 1432, 12 juin 1861, 6 p.
1864a [Avec Edwards, Milne]. "Remarques sur quelques résultats des fouilles faites récemment par M. de Lastic, dans la caverne de Bruniquel." Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1864, t. 58, séance du 08.02.1864, p. 264-266.
1864b "Sur de nouvelles observations de MM. Lartet et Christy relatives à l’existence de l’homme dans le centre de la France à une époque où cette contrée était habitée par le Renne et d’autres animaux qui n’y vivent pas de nos jours". Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1864, t. 58, séance du 29.02.1864, p. 401-408.
1864c [Avec Christy, Henri]. "Sur des Figures d’Animaux gravées ou sculptées et autres produits d’art et d’industrie rapportables aux temps primordiaux de la période humaine". Revue archéologique, 1864, nouv. série, 5e année, n° 9, p. 233-267 et In : L’ancienneté de l’homme, appendice par Lyell, Charles (Sir). L’homme fossile en France, communications faites à l’Institut, Académie des sciences par Boucher de Perthes, Boutin et al. Paris  : J.-B. Baillière et fils, 1864, " L’homme fossile dans le Périgord ", p. 135-177 et Cavernes du Périgord, Objets gravés et sculptés des temps pré-historiques dans l'Europe occidentale. Extrait de  : Revue Archéologique, Paris, Librairie Didier, 37 p.
1864d "Note sur une portion de crâne d'Ovibos musqué (″O. moschatus″, Blainville), trouvée par M. le Dr Eugène Robert, dans le diluvium de Précy (Oise)", Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, t. 58, p. 1198-1201 (contenant une citation d’E. Geoffroy Saint-Hilaire p. 1201).
1865 "Lettre à M. Milne Edwards relative à une lame d’ivoire fossile trouvée dans un gisement ossifère du Périgord et portant des incisions qui paraissent constituer la reproduction d’un éléphant à longue crinière." Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, 1865, t. 61, séance du 21.08.1865, p. 309-311 et Annales des Sciences Naturelles. Zoologie, 5ème série, IV, p. 353-355, pl. XVI.
1866 "Note sur deux nouveaux siréniens fossiles des terrains tertiaires du bassin de la Garonne." Bulletin de la Société géologique de France, Séance du 4 juin 1866. 2e série. T. XXIII, p. 673-686.
1867 Sur deux têtes de carnassiers fossiles (Ursus et Felis).
1868a
1868b "Remarques sur la faune de Cro-Magnon, d’après les débris osseux découverts soit dans la sépulture humaine, soit dans les restes de foyers placés à proximité." Annales des Sciences Naturelles. Zoologie. 5ème série, X, p. 156-160 et Revue des Sociétés Savantes, 3, p. 296-300 et (1869) Matériaux pour l’Histoire primitive et naturelle de l’Homme, p. 105-108.
1869 "Sur le Trechomys Bonduellii et sur deux autres rongeurs fossiles de l’Eocène parisien." Annales des Sciences naturelles. II. Zoologie, 1861, 5ème série, XII, p. 151-166, pl. 5.
1870-1871 "Sur l’emploi des aiguilles à coudre dans les temps anciens.". Matériaux pour l’Histoire primitive et naturelle de l’Homme, t. 6, p. 349-367, pl. 12.
1875 (1865-1875) [Avec Christy, Henri]. Reliquiae aquitanicae : being contribution to the Archaeology and Paleontology of Perigord and the adjoining provinces of Southern France. Edité par Thomas Rupert Jones, 1865-1875. - London : Williams and Norgate (H. Baillière), 1875. - 2 parties en 1 vol. 10 livraisons parues ; non achevé.

  • Algans, A., 1971 – Les carnets inédits d’Edouard Lartet. Revue de Comminges, t. 84, 1er trim., p. 4-11.
  • Brégail, G., 1948 – E. Lartet, un éminent paléontologue gersois. Auch.
  • Cent ans de Préhistoire toulousaine, Catalogue de l’exposition du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, 1956, 103 p.
  • Cleyet-Merle, J.J. et Marino-Thiault, M.H., 1990 - Les premières failles de Lartet et Christy .... Lartet, Breuil, Peyrony et les autres ... Ministère de la Culture. Société des Amis du Musée de la recherche archéologique.
  • Coye, N., 1997 - La préhistoire en parole et en acte : méthodes et enjeux de la pratique archéologique (1830-1950). Paris : L’Harmattan, 338 p. (Histoire des Sciences Humaines).
  • Dupuy, D., 1873 - Notice biographique sur Edouard Lartet. Paris : Salvi.
  • Groenen M., 1994 - Pour une histoire de la préhistoire : le Paléolithique. Grenoble : Ed. Jérôme Million, 603 p.
  • Hamy, E.T., 1872 - Edouard Lartet, sa vie et ses travaux. Bruxelles : Weissenbuch.
  • Hommage à Edouard Lartet paléontologue et préhistorien : 1801-1871. Auch : Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. 175 p. : ill., portrait.
  • Laming-Emperaire A., 1964 - Origines de l'archéologie préhistorique en France. Picard, Paris.
  • Père A., 1972 – "E. Lartet et le mouvement des Sciences naturelles et humaines au milieu du XIXème siècle." Bulletin de la Société archéologique, historique, scientifique et littéraire du Gers.
  • Richard N., 1992 -. L’invention de la préhistoire : anthologie (textes choisis, préfacés et commentés par N.Richard) Paris : presses Pocket, 352 p. (Agora. Les Classiques ; 86).
  • Rouzaud A., 1989 - "E. Lartet : un des pionniers de l’archéologie préhistorique". Initiation à l’Archéologie et à la Préhistoire, 8.
  • Laurent G., 1987 – Paléontologie et Evolution en France (1800-1860). De Cuvier-Lamark à Darwin. Ed. du CTHS, 553 p.
  • Laurent G., 1993 - "Edouard Lartet (1801-1871) et la paléontologie humaine". Bulletin de la Société Préhistorique française, t. 90, n°1-2, p. 22-30.
  • Vie et travaux d'Edouard Lartet publiés à l’occasion de sa mort. Discours et notices nécrologiques. Paris : C. Reinwald, 1872. 80 p. portrait.

Louis Lartet

Louis Lartet, fils d'Edouard, est né à Castelnau-Magnoac le 18 décembre 1840. De son enfance gersoise au contact de son père et des savants qui le visitent, Louis Lartet développe très tôt un fort penchant pour les sciences de la nature : zoologie, botanique, paléontologie, préhistoire.
La famille Lartet s'étant installée à Paris, Louis y poursuit des études supérieures, avant de devenir, en 1862, assistant au Muséum National d'Histoire Naturelle. Il commence dès lors une carrière scientifique. Après quelques recherches sur la Meseta Ibérique avec E. de Verneuil, il est chargé par le duc de Luynes d'une mission géologique en Palestine (1864-65). Ponctuée d'abord de petits articles d'analyse elle donnera lieu, en 1869 (thèse) puis 1872 et 1877, à un remarquable travail de synthèse régionale.
Cette double compétence de géologue et de préhistorien le conduit à pratiquer l'étude du site préhistorique de Cro Magnon qui vient d'être découvert en Dordogne, et dans lequel se trouvent associés, pour la première fois, mobiliers et restes humains. Il en publie les caractéristiques, en 1868.
Ce travail fondamental consacre Louis Lartet comme l'un des pionniers de la préhistoire.

En 1869, il quitte son emploi d'assistant au muséum national pour devenir préparateur à la Sorbonne. Il entame ainsi une carrière universitaire qui, après le douloureux épisode de la guerre de 1870 et le décès de son père Edouard, deviendra toulousaine. En effet il est, en 1873, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Toulouse. Il devient ainsi l'adjoint ou le suppléant d'A. Leymerie, âgé de 72 ans, qui en occupe la chaire de Géologie et Minéralogie depuis plus de trente ans. Du succès que rencontrent ses enseignements, Leymerie tirera quelque ombrage.
Leymerie décède en 1878 et Louis Lartet lui succède en devenant, en 1879, titulaire de la chaire. Il l'occupera pendant 20 ans, partageant son temps entre l'enseignement, les recherches préhistoriques en Gascogne, l'enrichissement, surtout par des achats nombreux et importants, et la réorganisation des collections de la Faculté des Sciences de Toulouse.

C'est en effet à Louis Lartet que revint la lourde charge de déménager de la rue Lakanal et d'installer dans les nouveaux locaux de la Faculté des Sciences, sur les allées Saint-Michel (actuelles allées Jules Guesde), les collections de Minéralogie et de Géologie. Le déménagement a dû s'effectuer entre 1888 et 1890, avant l'inauguration officielle de 1891.
En 1899, pour des raisons de santé, Louis Lartet prend une retraite prématurée dans sa Gascogne natale; il décède en août de la même année.



Michel Bilotte

Verneuil H. de & Lartet L. (1863) "Sur le calcaire à Lychnus des environs de Segura (Aragon)". Bulletin de la Société Géologique de France, (2), XX, pp. 684 - 698, pl. X.
Verneuil H. de & Lartet L. (1863) "Sur des silex taillés recueillis dans le diluvium des environs de Madrid et description de l'un d'eux." Bull. Soc. Géol. France, (2), XX, pp. 698 - 702, pl. XI.
Lartet L. (1865) "Sur la formation du bassin de la Mer morte ou lac Asphaltite, et sur les changements survenus dans le niveau de ce lac". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXII, pp. 420-463 et Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences Paris, LX, pp. 796-800.
Lartet L. (1865) Essay on the formation of the Basin of the Dead Sea, and the changes which have taken place in the level of the lake (Grove G. trad.). Edinburgh, Murray and Gibb edit., 351-396.
Lartet L. (1865) "Note sur la découverte de silex taillés en Syrie" suivi de "De quelques remarques sur l'âge des terrains qui constituent la chaîne du Liban". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXII, pp. 537-545 pl.VI.
Lartet L. (1866) "Sur les grottes du bassin de l'Ebre (Espagne) où sont trouvés des ossements de mammifères fossiles et de vestiges de l'industrie humaine". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXIII, p. 718.
Lartet L. (1866) "Recherches sur les variations de la salure de l'eau de la Mer Morte en divers points de sa surface et à différentes profondeurs, ainsi que sur l'origine probable des sels qui entrent dans sa composition". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXIII, pp. 719-760 et C. R. Acad. Sci. Paris, LXII, pp. 1333-1336.
Lartet L. (1866) "Procès verbal de la réunion extraordinaire de Bayonne (Basses-Pyrénées)". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXIII, pp. 813- 855.
Lartet L. (1866) "Sur les gîtes bitumineux de la Judée et de la Coelé-Syrie, et sur le mode d'arrivée de l'asphalte au milieu des eaux de la Mer Morte". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXIV, pp. 12-31 et C. R. Acad. Sci. Paris, LXII, 1395-1399.
Lartet L. (1866) "Poteries primitives, instruments en os et silex taillés des cavernes de la Vieille Castille (Espagne)". Revue Archéologique, Paris, 2, XIII, pp. 114-137, 2 pl.
Lartet L. (1867) "Sur une exploration géologique de la Cochinchine par M. Joubert". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXIV, 625- 626.
Lartet L. (1867) "Sur les découvertes relatives aux temps préhistoriques faites en Palestine". C.R. 2ème Congrès Internat. Anthropologie et Archéologie préhistorique, Paris, pp. 115-119.
Lartet L. (1867) "Anthropologie dans les temps préhistoriques". C.R. 2ème Congrès Internat. Anthropol. et Archéol., préhistorique, Paris, 158-163, suivi de : "Discussions aux séances du congrès" (p. 198, 214 226) et de "Compte rendu de séances" (p. 45, 53, 154, 213, 364).
Lartet L. (1868) "Discussions aux séances de la Société anthropologique". Bull. Soc. Anthropol. Paris, 2ème série, III, 333. Société d'anthropologie de Bordeaux et du Sud Ouest ?
Lartet L. (1868) "Sur une formation particulière de grès rouge en Afrique et en Asie, à propos du caractère lithologique en stratigraphie". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXV, 490-499.
Lartet L. (1869) Congrès d'archéologie préhistorique, Norwich (1868). Compte rendu des séances. Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, V, 5- 29 et Revue des cours scientifiques, 6 ème année, 66-….
Lartet L. (1869) Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées avoisinantes, telles que l'Egypte et l'Arabie. 1ère partie : Géologie générale et stratigraphie. Thèse Sciences Paris, 292 p., 1 carte, imp. Martinet, Paris.
Lartet L. (1869) "Réunion extraordinaire de la SGF au Puy ; compte rendu de la course à Ronzon, la Denise, Espaly et Saint Marcel". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXVI, 1048-1058.
Lartet L. (1868) "Une sépulture des troglodytes du Périgord". Bulletin de la Société d' Anthropologie de Paris, 2ème série, III, pp. 335-349. et : Annales des Sciences naturelles, 5, X, pp. 132-145.
Lartet L. (1869) "Une sépulture des troglodytes du Périgord à Cro-Magnon", suivi de "Remarques sur la faune de Cro-Magnon". Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, V, pp. 97-108, 7 fig. (traduit en anglais in Lartet E. et Christy H., Reliquiae Aquitanicae).
Lartet L. (1870) "Observation sur une note de M. Peron sur la place qu'occupent dans la série stratigraphique certains oursins très rependus en Algérie". Bull. Soc. Géol. France, (2), XXVII, pp. 601-602.
Lartet L. (1872) Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées avoisinantes, telles que l'Egypte et l'Arabie. 2ème partie : Paléontologie. Ann. Sci. Géologiques, III, 98 p., 7 pl. ht, 2 cartes.
Lartet L. (1873) "Observations sur l'âge des faluns en Armagnac". Bull. Soc. Géol. France, (3), I, pp. 210-212.
Lartet L. (1873) "Présentation de la 2ème partie de l'Essai sur la géologie de la Palestine." Bull. soc. Géol. France, (3), I, pp. 303-304.
Lartet L. (1873) Observation à une communication de M. Raulin. Bull. Soc. Géol. France, (3), I, 306.
Lartet L. (1873) "Les musées d'histoire naturelle des provinces". Revue scientifique, 2ème série, XI, 1190-
Lartet L. (1873) "Traces de l'homme préhistorique en Orient". Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, VIII (2) 4, pp. 177- 194.
Lartet L. (1874) "Gravures inédites de l'âge du renne paraissant représenter le Mammouth et le Glouton". Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, IX (2) 5, pp. 33-36.
Lartet L. et Chaplain-Duparc G. (1874) "Sur une sépulture des anciens troglodytes des Pyrénées superposée à un foyer contenant des débris humains associés à de dents sculptées de Lion et d'Ours". Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, IX (2) 5, pp. 101-167. et C.R. Acad. Sci. Paris, LXXVIII, 1234-… et Bull. Soc. Anthropol. Paris, 2 ème série, IX, 516-…et C.R. Congrès anthropol. et archéol. Préhistorique, Stockholm, 1874, 302-…
Lartet L. (1874) Voyage d'exploration à la Mer Morte, à Pétra et sur la rive gauche du Jourdain... publ... sous la dir. de M. le Cte de Vogüe... Tome III, Géologie par Louis Lartet. - Paris : A. Bertrand, 1 vol. (VI + 325 pp. + XIV pl.).
Lartet L. (1875) "Sur un atelier de silex taillés et une dent de Mammouth trouvés près de Saint-Martory, aux environs d'Aurignac (Hte-Garonne)". Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l'homme, X (2) 6, pp. 272-275.
Lartet L. (1877) Exploration géologique de la Mer Morte, de la Palestine et de l'Idumée. Imp. Arthus Bertrand, Paris, 326 p., 14 pl.
Lartet L. (1879) "Note sur les ruines Romaines et la nécropole d'Um-Keiss (Gadara), près du lac de Tibériade". Mém. Soc. archéol. Midi, 2ème série, XI, 286-294, 1 pl.
Lartet L. (1879) "Vie et travaux d'Alexandre Leymerie". Bull. Soc. géol. France, (3), VII, pp. 530-556.
Lartet L. (1882) "Note sur la position de Belsinum". Bull. Soc. archéol. Midi, IX, p. 29.
Lartet L. (1882) "Le tuco de Panassac". Revue de Gascogne, XXIII, pp. 272-275.
Lartet L. (1883) "Les gisements salifères des petites Pyrénées de la Haute-Garonne et de l'Ariège". Mémoire Acad. Sci. Toulouse, 8ème série, V, (1) pp. 260-262.
Lartet L. (1883) "Sur des sépultures mérovingiennes, découvertes près de Cahors et de Villesec". Bull. Soc. archéol. Midi, X, p. 40.
Lartet L. (1884) "Rapport sur le concours de la classe des Sciences". Mémoires de l'Académie des Sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 8ème série, VI, (2) pp. 68-76.
Lartet L. (1884) Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales. C. R. Acad. Sci. Paris, XCIX, 250-253.
Lartet L. (1885) Allocution et compte rendu des travaux de la société pendant l'année 1884. Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, XIX, p. 1.
Lartet L. (1886) Analyse de « Etude sur les bilobites du Portugal » de M. Delgado. Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, XX, p. 45.
Lartet L. (1887) "Sur le Carbonifère des Pyrénées centrales" (deuxième note). C. R. Acad. Sci. Paris, CIV, 1314-1317.
Lartet L. (1890) "Rapport sur une note adressée par M. Gaillac à propos de ses recherches dans plusieurs stations préhistoriques des environs de l'Isle d'Albi, se rapportant aux époques paléolithiques et néolithiques". Mémoires de l' Académie des Sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 9ème série, II, p. 572.
Lartet L. (1890) "Etude historique sur « les Luttes et les Progrès de la géologie »". Mémoires de l'Académie des Science, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 9ème série, II, p. 573.

  • COTTEAU, G. (1869).- "Notice sur les échinides fossiles recueillis par M. Louis Lartet en Syrie et en Idumée, pendant son voyage avec le duc de Luynes". Bulletin de la Société géologique de France. (2), XXVI., 1869. pp. 533-538.
  • MARGERIE E. de (1900).- "Éloge de Louis Lartet". Bulletin de la Société géologique de France, 3ème série, t. XXVIII, p. 511.
  • LAVERGNE A.(1900) - "Louis Lartet". Revue de Gascogne, XLI, 177-182, Auch.
  • CARTAILHAC E. (1903) - "Eloge de Louis Lartet", Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France , XVI, (1), 9-18, Toulouse.
  • PERE A. (1971).- "Louis LARTET (1840-1899) fils et digne successeur d'Édouard LARTET." Bulletin de la Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers. n° spécial, Hommage à Édouard LARTET, paléontologue et préhistorien (1801-1871), 175 p.; Auch.

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