(1512-1572) |
Né à Réalmont (Tarn), Jean de Coras est le fils d’un avocat de Toulouse. Il suit des études de droit à Toulouse puis Angers, Orléans, Paris et en Italie. Rentré à Toulouse, il donne des répétitions privées de droit, puis est probablement recruté en tant que suppléant par la faculté de droit en 1537. Il obtient en 1540 la chaire de droit civil et doit alors faire face, en tant que recteur, à l’incendie des écoles provoqué par des troubles dans la communauté étudiante. Malgré le succès de son enseignement à Toulouse, il accepte en 1545 d’aller enseigner à Valence puis à Ferrare. Il revient en France en 1552 et obtient un siège de conseiller au parlement de Toulouse. Jean de Coras choisit la religion protestante dès les premières années de sa carrière de magistrat et devient au parlement un des chefs de file du parti réformé. Il participe en 1562 à la tentative de soulèvement huguenot à Toulouse, sans l’avoir pour autant fomentée. Il est privé de sa charge puis rétabli en 1563. En 1565, excommunié par l’évêque d’Albi, il perd à nouveau son office mais le récupère sur ordre du roi en 1566. L’année suivante, il devient le chancelier de la reine de Navarre et participe à la défense de la Rochelle. Ses adversaires au parlement de Toulouse obtiennent la confiscation de ses biens en 1570. Il est à nouveau réintégré en 1572 mais il commet l’imprudence de revenir dans la ville. Il est emprisonné et massacré lors de la « Saint-Barthélémy toulousaine » le 4 octobre 1672. Jean de Coras, bien connu en tant que chroniqueur de la célèbre affaire Martin Guerre est une figure marquante de l’humanisme juridique, qui a laissé une œuvre remarquable par son ampleur et par certains aspects novateurs. |
Dictionnaire historique des juristes français (XIIe-XXe siècle). Pub. sous la dir. de P. Arabeyre, J.-L. Halphérin, J. Krynen. Paris, PUF, 2007 |
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